Madame de Maintenon

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Françoise d’Aubigné, Marquise de Maintenon, est née à Niort en 1635 et elle est morte à Saint-Cyr en 1719.

Elle était la fille de Constant-Agrippa d’Aubigné, fils du célèbre poète protestant. Élevée dans la religion protestante, elle partit avec son père à la Martinique, regagna la France avec sa mère, et abjura pour entrer au pensionnat des Ursulines.

Chez sa mère, rue d’Enfer, elle avait pour voisin le poète comique Scarron ; devenue orpheline, elle l’épousa à dix-sept ans (1652), et tint un salon, où elle réussit à attirer toute la bonne société.

Scarron étant mort en 1660, elle vécut d’une pension que lui servit Anne d’Autriche, et fréquenta l’hôtel de Richelieu et l’hôtel d’Albret.

Mme de Montespan, conquise par ses sérieuses qualités, lui confia l’éducation d’un fils qu’elle avait eu du roi, puis celle de tous ses autres enfants. Elle se fit ainsi appréciée de Louis XIV, qui l’appelait « Votre Solidité » et qui, après avoir légitimé le duc du Maine (1673), lui donna la terre de Maintenon, érigée en marquisat.

En 1680, Mme de Montespan ayant été disgraciée, elle fut en butte aux sollicitations du roi et sut lui résister jusqu’à ce que la mort de la reine Marie-Thérèse (1683) lui eut permis d’aspirer à devenir sa femme.

Le mariage, peut-être célébré secrètement par l’archevêque de Paris, en décembre 1684, ne fut jamais rendu public. La nouvelle épouse fonda la maison de Saint-Cyr. Son rôle en politique et en religion fut considérable ; elle s’attacha évidemment à ne pas heurter de front les sentiments du roi ; elle l’encouragea dans sa politique intolérante à l’égard des protestants et contribua à la révocation de l’édit de Nantes.

Elle imprima à la vie de cour, par l’exemple de sa dévotion, une austérité inattendue et quelque peu superficielle.

Tout à la fin du règne, elle aida à la faveur des bâtards, notamment du duc du Maine, qui avait été son élève, et elle fut probablement l’inspiratrice du testament de Louis XIV.

Elle se retira à Saint-Cyr, au moment de la mort du roi et y mourut.

Pour en savoir plus sur Madame de Maintenon : le livre numérique de Louis Mermaz : Madame de Maintenon ou l’amour dévôt.

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